Introduction à la méthode des sciences sociales
La méthode sociologique : D'après Emile Durkheim « il faut écarter systématiquement toutes les prénotions (…) Il faut donc que le sociologue (…) s'interdise résolument l'emploi de ces concepts qui se sont formés en dehors de la sciences et pour des besoins qui n'ont rien de scientifique (…) si parfois il est obligé d'y recourir, qu'il le fasse en ayant conscience de leur peu de valeur. (…) Ce qui rend cet affranchissement particulièrement difficile en sociologie, c'est que le sentiment se met souvent de la partie (…) Ces notions peuvent même avoir un tel prestige qu'elles ne tolèrent même pas l'examen scientifique. (…) La première démarche du sociologue doit être de définir les choses dont il traite (…) une théorie en effet, ne peut être contrôlé que si l'on sait reconnaître les faits dont elle doit rendre compte. (…) D'où la règle suivante : Ne jamais prendre pour objet de recherches qu'un groupe de phénomènes préalablement définis par certains caractères extérieurs qui leur sont communs et comprendre dans la même recherche tous ceux qui répondent à cette définition.»
Les règles de la méthode sociologique, Emile Durkheim, 1895
Prénotions : Classiquement on demande au chercheur de se détacher de ses prénotions, Dominique Memmi pense, elle, qu'il faut au contraire en prendre conscience et les utiliser. Elle dit qu'il faut assumer sa subjectivité et que par cette forme d'enquête on obtient des résultats intéressants. « De manière générale, l'acceptation de la subjectivité de l'enquêteur n'est qu'un instrument ténu pour `comprendre' un peu mieux l'enquêté, pour aller surtout du manifeste vers le caché grâce à une sorte d'écoute flottante ». Dans son étude sur la traduction physique du stigmate social, l'objectivation des projections dont pouvaient éventuellement faire l'objet les enquêteurs était essentielle.
Les Gardiens du Corps, Dominique Memmi, 1996
L'enquêteur enquêté, article écrit en collaboration avec Pascal Arduin
Qu'est-ce que l'entretien ?
L'entretien est une conversation orientée vers un but. L'idéal n'est pas de représenter l'ensemble de la population (c'est là la différence avec les enquêtes quantitatives) mais de diversifier les profils. L'entretien est une méthode réactive : on provoque les données qu'on reçoit, on met les personne dans une situation où on la fait répondre à des questions.
Les types d'entretien :
Entretien non-directif : Il est caractérisé par une très grande liberté. L'enquêteur lance un thème de départ et ne fait rien d'autre que des relances. Il ne pose pas d'autres questions. Il laisse le discours prendre sa propre logique.
Entretien semi-directif : C'est une forme d'entretien beaucoup moins libre. Il y a une consigne de départ, un thème, mais l'enquêteur s'appuie sur une grille d'entretien définissant l'ensemble des thèmes sur lesquels il doit recueillir des informations.
L'interview : Pour Edgar Morin « une interview est une communication personnelle suscitée dans un but d'information ». Il distingue interview ouverte et interview fermée.
Interview ouverte : pas de questions, beaucoup de réponses, entretien long, importance de la relation enquêteur-enquêté, résultats difficiles à exploiter.
Interview fermée : questions, réponses précises, possibilité d'établir un échantillon représentatif, on ne tient pas compte des relations enquêteur-enquêté, l'entretien est court.
On peut utiliser la technique qualitative et traiter les informations obtenues de façon statistique (ex. : comptabiliser les mots d'un même champ lexical).
Sociologie, Edgar Morin, 1994
L'entretien compréhensif : Dans certains cas, il faut pousser les questions pour obtenir des réponses plus précises. Pour y parvenir il faut avoir recours à des relances et des dynamisations de la conversation (par exemple des rires). J.C. Kaufmann préconise l'emploi de la méthode empathique qui consiste à intégrer le système de valeurs d'un individu et y adhérer pour le faire parler.
L'entretien compréhensif, Jean-Claude Kaufmann, 1996
Corps de femmes, regards d'hommes. Sociologie des seins nus, Jean-Claude Kaufmann, 1998
La situation de l'entretien
Etude de la bourgeoisie : Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot ont étudié pendant plus de dix ans la grande bourgeoisie et l'aristocratie. Leur sujet d'étude fut les « cumulards de capital » (capital économique, social et culturel, cf. Bourdieu) et pas les « parvenus ». Les auteurs ont obtenus leurs rendez-vous par cooptation. A l'inverse des cas où le sociologue domine l'enquêté, ici il n'a que son capital culturel. Les enquêteurs soulignent que la façon de se présenter influe grandement sur le discours obtenu. Il s'agit de réduire les réticences de l'enquêté pour le faire révéler des éléments de sa biographie dont il ne parlerait pas forcément. Il faut expliciter les enjeux de la recherche et bien formuler les questions en fonction de l'interviewé. Il faut également s'habiller de façon adaptée. Le rôle d'apparence est fort. Le chercheur doit convaincre de l'intérêt de sa démarche. Les auteurs pensent que l'empathie est nécessaire, elle est même selon eux le « carburant de l'entretien ». Les grands bourgeois ont en général un discours très contrôlé, d'où la nécessité d'un travail de documentation préalable.
Voyage en grande bourgeoise. Journal d'enquête, Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, 1997
Les formes de l'observation :
Observateur incognito : L'observé ne sait pas qu'il est observé. Ex. : observateur mêlé au public.
Observateur invité : Se fondre dans le milieu pour le comprendre.
Observateur observé : Les enquêtés savent que l'observateur est un chercheur. Il doit gagner leur confiance.
Ethnopraxis : Forme d'observation qui consiste à pratique avec les gens les activités de leur vie, immersion qui amène à comprendre tous les éléments tacites d'une société (et à les acquérir comme les indigènes, par la routine).
Cf. Bourdieu : « Comprendre et expliquer ne font qu'un »
La technique de l'entretien
Interviewer des dirigeants : Samy Cohen a beaucoup travaillé sur les dirigeants. Il a détaillé les modalités d'entretien face à cette classe sociale. Il souligne d'abord qu'il existe chez eux une culture du secret. Il a opté dans ses entretiens pour une stratégie mixte : d'une part laisser le moins de place possible à l'improvisation (en connaissant bien son sujet on pourra distinguer l'important de l'accessoire durant l'entretien) et d'autre part choisir les interviewés en tenant compte de leur compétence en la matière, de leur position (interroger des gens de positions diverses apporte beaucoup) et ne pas négliger les seconds couteaux. Il a remarqué que les enregistrements ne mettaient pas les interviewés en confiance, il a donc opté pour la prise de notes. Cohen préconise la confrontation de l'entretien avec d'autres données. Pour lui il ne vise qu'à reconstituer des mécanismes.
L'art d'interviewer les dirigeants, Samy Cohen (dir.), 1999
Usage de l'entretien pour une monographie : Stéphanie Abrial a travaillé sur les enfants de harkis. Son échantillon était composé de 25 enfants de harkis dont toute la vie s'est déroulée en France. Leur culture harkie est donc uniquement une culture transmise. A la fin de chaque entretien elle a utilisé un questionnaire d'identification lui permettant de situer socialement les interviewés. Après chaque entretien elle a écrit un rapport détaille dans lequel elle faisait un portrait de l'enquêté et une description de son lieu de vie. Pour exploiter les entretiens elle a notamment explicité le contenu des messages (ex. : usage du « nous » ou du « ils » pour parler des harkis, temps de silence…) et mis en relation les thèmes rencontrés dans les différents entretiens. Elle a ainsi pu mettre en avant quatre idéaux-types des enfants de harkis : les porte-parole (politisés et favorables à la violence si nécessaire), les conventionnels (politisés, qui pensent que le vote est essentiel et rejettent la violence), les protestataires (qui ont une revanche à prendre et sont opposés à la gauche) et les apolitiques (sensibles aux propos du FN, pas inscrits sur les listes électorales).
Les enfants de harkis, de la révolte à l'intégration, Stéphanie Abrial, 2001
Qu'est-ce que l'observation directe ?
Enquêter dans un univers familier : L'avantage de l'enquête menée dans un univers familier est la connaissance préalable du terrain et la facilité à s'y intégrer. Dans son étude sur son douar, Malika Gouirir s'est retrouvée dans ce cas de figure. Il présente cependant des difficultés dont la première est celle de prendre du recul. Pour Malika Gouirir il s'agissait d' « objectiver progressivement un univers (…) familier, au point de lui devenir partiellement étrangère ». Ce fut d'autant plus délicat qu'elle menait une double entreprise : son enquête était à la fois un travail de recherche et une quête personnelle.
L'observatrice, indigène ou invitée ?, Malika Gouirir
L'observation directe : C'est le fait d'être présent sur une scène sociale, l'observer et la décrire. Cette observation peut être plus ou moins participante. La participation est le fait de prendre part activement à une action sociale. Quand on participe on accepte de prendre un rôle (et ne pas être extérieur). Toutes les observations sont participantes mais elles le sont plus ou moins. On a le choix entre un rôle d'observateur (qui ne prend pas une part active à ce qui se déroule) et un rôle actif (ex. : bénévole dans une association, client dans un supermarché…). Le principe de l'observation c'est l'immersion.
L'observation participante : Dans le cadre d'une recherche sur la genèse sociale de la vocation de boxeur professionnel, Loïc Wacquant a mené une enquêté ethnologique et sociologique dans un club de boxe d'un ghetto noir de Chicago. Il opte pour une observation participante. Par une pratique régulière du sport dans le club, il parvient à analyser ce sport dont l'apprentissage est implicite et sans règles, il en saisit la dimension socialisante. Il était difficile pour lui (chercheur à Harvard) de s'intégrer dans ce milieu (gens du ghetto). Wacquant s'est entraîné avec ardeur (il a même participé à un tournoi) et a ressenti un plaisir physique et mental. Pour lui, l'amitié constitue un préalable à l'enquête. Il a également intégré sa compagne à ce milieu. Pour Wacquant la longue durée de l'observation participante permet d'effacer certains biais : la distance sociale est clarifiée et l'examen de conscience est évacué. L'observation a constitué la plus grande partie de son enquête. C'est la méthode qu'il préconise.
Corps et Âme, notes ethnographiques d'un apprenti boxeur, Loïc Wacquant, 1989
Anthropologie : Science de l'Homme. Postulat de base : il y a une unité de l'espèce humaine, c'est cette unité qu'il s'agit de mettre à jour (notre « fond anthropologique commun ») par delà les cultures. Toutes les sociétés humaines ont à régler les mêmes problèmes essentiels. L'anthropologie se donne comme but d'élucider cela (ex. : Levi-Strauss a montré que l'interdit de l'inceste est un interdit anthropologique fondamental). L'anthropologie compare les règles de parenté, de succession… dans les différents univers culturels.
Aux XVIIIe et XIXe siècles, le matériau de travail des anthropologues était essentiellement constitué de récits de voyage. Cette science était très marquée par un préjugé évolutionniste.
Ethnographie : Cette science est née quand les chercheurs ont délaissé l'analyse des récits de voyage pour se rendre sur place et partager le quotidien des sociétés étudiées. Ex. : Malinovsky : le chercheur fait une monographie (travail sur une situation et description de tous ses aspects de façon exhaustive).
Ces enquêtes procèdent du dépaysement. Le but est d'essayer de vivre comme les gens qu'on étudie pour progressivement analyser leur façon de vivre. C'est l'idée qu'en faisant soi-même l'expérience on va comprendre tout ce qui est sous-jacent et implicite. C'est de la micro-sociologie : on analyse tous les petits détails de la vie. Description très précise du fonctionnement de la société.
Ethnologie : C'est l'étude de petites sociétés dans tout ce qui fait leur quotidienneté. L'ethnologie vise à saisir la logique interne intrinsèque des micro-sociétés. L'ethnologie porte aujourd'hui autant sur les sociétés traditionnelles que sur les sociétés développées. L'ethnologie reste fortement connotée ethnographiquement.
Observer une organisation
Vendeur / Client : Henri Péretz a étudié les relations entre vendeur et client dans une chaîne de magasins de vêtements de luxe. Il a placé des micros sur les vendeurs. Il a mis en évidence l'instrumentalisation des vendeurs par les magasins (ils ne portent que des articles maison) et l'importance de leur identité sexuelle (les vendeuses mettent en valeur les vêtements, les vendeurs sont exclusivement des homosexuels qui parlent aux clientes en confiance et sans être en position de concurrence).
Le vendeur, la vendeuse et leur cliente, Henri Péretz, 1992
Interactionnisme : Après la seconde guerre mondiale, des sociologues (dont Ervin Goffman) étudient les interactions entre les individus. Leur méthode est l'observation participante. Ce courant arriva en France dans les années 1970 (date des traductions des principaux ouvrages).
Les conflits dans les organisations : Les conflits viennent selon Pierre Ansart de la nature du système d'organisation du travail. Ils sont liés aux relations de pouvoir.
Les sociologies contemporaines, Pierre Ansart, 1990
Relation au guichet : Une institution n'existe que par les usages qui en sont faits. Une relation humaine se joue au guichet. Vincent Dubois a étudié des caisses d'allocations familiales. La méthode employée est celle de l'observation directe (il a observé 900 interactions pendant lesquelles il était présenté comme stagiaire). Il a ensuite mené un nombre important d'entretiens (il a interrogé 120 allocataires). Les difficultés rencontrées furent la maîtrise des émotions (il parle des « deux corps du guichetier », partagé entre la gestion de la misère et son travail administratif) et la présence de l'enquêteur (les guichetiers ont pû le percevoir comme quelqu'un qui venait pour les évaluer). Les transformations sociales de la population (à l'origine le public des CAF était surtout les familles - mais c'est maintenant là qu'on vient toucher le RMI) concourent à la transformation des usages qui sont faits de l'administration et par là même de l'institution.
La vie au guichet. Relation administrative et traitement de la misère, Vincent Dubois, 1999
L'analyse de contenu
Définition : C'est un ensemble disparate de techniques utilisées pour traiter des matériaux linguistiques et pour analyser des communications. L'analyse de contenu a été utilisée en science politique, en sociologie, en ethnologie, en histoire, en psychologie, en linguistique et en communication. Cette méthode est apparue au début du XXe siècle. Elle a surtout été utilisée dans des études américaines. Notamment des études de la propagande nazie pour concevoir de la contre-propagande. L'origine qu'on peut voir dans l'analyse de contenu c'est aussi l'exégèse (interprétation des textes sacrés). D'un point de vue de recherche elle peut être utilisée de deux manières : soit pour remplir une fonction heuristique (constitution des connaissances), soit pour remplir une fonction d'administration de la preuve (vérification, démonstration d'un certain nombre d'hypothèses).
Analyse des histoires pour enfants : Sylvie Cadolle a travaillé sur une sélection de livres pour enfants et a dégagé des principes en analysant leur contenu. La nouvelle famille y est présentée comme un réseau dont l'enfant est le centre. Deux normes principales sont retrouvées dans les contes : d'une part le « bon divorce » (avec une bonne relation des parents séparés) et d'autre part la recomposition (présentée comme préférable à une famille monoparentale). Une autre norme valorisée est que les demi-frères se disent frères.
Séparation et recomposition familiale d'après les livres pour enfants, Sylvie Cadolle, 2001
Les sources archivistiques
Les archives : Ensemble de documents provenant d'une collectivité, d'une famille ou d'un individu. Ce sont l'ensemble des traces de l'activité humaine écrites ou orales. On peut aussi considérer comme archive tout ce qui fait l'objet d'un archivage. L'histoire est en partie faite à partir d'archives mais les archives ne sont pas faites en pensant aux historiens. Une étude d'archives doit être faite suivant une méthode rigoureuse. Pour commencer on doit décrire physiquement comment elles se présentent et relever systématiquement où est placé chaque document étudié. Pour chaque document étudié on note d'une part des informations le décrivant et d'autre part des éléments d'analyse de son contenu. Le travail sur les traces permet de croiser les sources, il est complémentaire des entretiens.
Signes, traces, pistes : Pour Carlo Ginzburg il y a opposition entre d'un côté le paradigme de l'indice (la technique du chasseur qui consiste à suivre des traces : il lit une série d'évènements cohérents à partir d'indices) et d'autre part le paradigme de Galilée (impliquant la séparation et la quantification des phénomènes). Au XVIIIe siècle, les sciences humaines, savoirs nés de l'expérience, sont codifiés par la bourgeoisie (ex. : encyclopédie). C'est le paradigme de Galilée qui l'emporte alors. Cependant pour Ginzburg la façon de faire des sciences dures n'est pas la seule possible. Il y a une autre façon de faire : considérer le petit phénomène qui n'est pas généralisable sans le généraliser (cf. Passeron : « les sciences sociales sont des sciences de l'interprétation : elles travaillent l'indice et lui donnent du sens »).
Signes, traces, pistes : racines d'un paradigme de l'indice, Carlo Ginzburg, 1980
Travail sur des archives : Jean-Claude Farcy a travaillé sur les discours de rentrée aux audiences solennelles des cours d'appel. Il a travaillé sur 3645 discours sur la période 1811-1975. Il a du avoir recours à de nombreuses bibliothèques pour retrouver tous les discours. Il a croisé plusieurs données : thème, année, cour d'appel.
Magistrats en majesté, Jean-Claude Farcy, 1988
Les récits de vie
L'approche biographique : Elle consiste à travailler sur des données longitudinales qualitatives. On peut travailler sur des périodes d'une vie ou sur des générations. Cette approche permet d'abord de comprendre des mondes sociaux construits autour d'activités spécifiques qu'elles soient professionnelles ou autres (ex. : activités associatives, culturelles, sportives…). Elle permet aussi de comprendre des catégories de situation : des gens qui ont en commun un pratique (ex. : toxicomanes), un état (ex. : les pères divorcés). Cela permet de comprendre les trajectoires qui mènent à ce type de situation et leurs mécanismes.
Il y a trois façons d'approcher un récit de vie :
comprendre la logique individuelle (comment se construit le parcours)
se servir du parcours individuel comme d'un révélateur de processus sociaux plus larges
comprendre la logique interne du récit de vie (comment une personne construit le récit de sa vie, comment elle agence les éléments, qu'est-ce qu'elle perçoit comme les causes et qu'est-ce qu'elle perçoit comme les conséquences ?)
Dans les études biographiques, une place primordiale est donnée aux formes temporelles de la causalité. Quand on travaille sur des études biographiques, ce qu'on va utiliser pour analyser ces données, c'est le temps. Le temps sert de causalité.
On peut voir trois modèles d'analyse :
archéologique : on se sert du passé, d'un point d'origine pour expliquer d'autres faits (on isole un point de départ - ça peut être des prédispositions, ex. : « habitus » de Bourdieu)
processuel : on cherche à comprendre le cheminement, la logique de déroulement des évènements (et on essaie de voir quels sont les moments décisifs)
structurel : on met en avant des éléments extérieurs à la trajectoire individuelle (perspective déterministe - cf. thèse du « roman familial » en psychologie : effets qui se reproduisent dans une même famille, fils qui a le même parcours que son père)
Il y a deux grandes difficultés dans l'analyse des récits de vie : d'abord la tentation de prendre l'individu comme un type social (dans quelle mesure la vie d'un individu peut-elle se résumer à une figure d'un phénomène social ?), ensuite c'est la question l'hyper individuel, l'unique, le singulier : que doit-on en faire ?
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